Lalang pena lezo

« Lalang pena lezo » : rencontre avec Jacques Maunick

à l’Ecole du Nord le jeudi 22 mars 2018

 

Dans le cadre du Printemps des poètes et de la célébration du 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Ile Maurice, les élèves de 3èmeA et B ont assisté le jeudi 22 mars à une conférence de Monsieur Jacques Maunick, journaliste et ancien directeur de la radio nationale qui leur a parlé de la place de la langue créole à l’Ile Maurice.
 

 
Après avoir résumé brièvement les origines de la langue créole, M. Maunick a insisté sur les différentes perceptions de cette langue au cours du temps. Dans ce « melting-pot extraordinaire » qu’est l’Ile Maurice souvent citée aux Nations Unis comme un exemple de l’art du vivre ensemble, le créole a d’abord été perçu comme un « patois » vulgaire qui était mal vu voire interdit ( tout comme le séga ) par les classes dirigeantes. Mais comme l’a si bien expliqué notre invité, la « vulgarité commune à toutes les langues ne peut s’appliquer uniquement au créole. Si dans les années 50, tout le monde parle créole, il faudra attendre les années 80, la sortie de l’album de « Ti frer », le ségatier sous le label Ocora Radio France pour que cette langue devienne enfin respectable. Le créole apparaît alors à travers des classiques traduits comme les œuvres de Molière, Shakespeare…On édite à la même époque et malgré les préjugés des poèmes en créole. Dictionnaires, contes, comédies musicales- aujourd’hui, plus rien n’arrête cette langue… et l’institution l’a même introduit à l’école primaire récemment.

Le problème qui se pose aujourd’hui c’est qu’il existe deux types de créoles : le créole de la télévision, des médias en général et de la bourgeoise éduquée et qui n’est pas du créole mais du français traduit en créole, une sorte de créole francisé ou de français créolisé si l’on préfère et l’autre créole, le créole populaire partagé par tous les Mauriciens, cette langue riche de ces nombreuses expressions. Ce sont ces expressions que l’auteur en écrivant son livre a voulu sauver de l’oubli !

Cliquez pour lire les poèmes des élèves

Après avoir écouté les poèmes des élèves, Jacques Maunick a eu un gentil mot pour chaque prestation et a été même surpris et ému par la qualité de ces poèmes « patriotiques ».
« Les Mauriciens sont très fiers de leur pays, et nous pouvons l’être et nous devons l’être » a-t-il conclu.

Erwan Jarlégand